jeudi 26 septembre 2019

JACQUES CHIRAC




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L'ancien Président de la République a rejoint le cortège des figures de notre temps dans la mort.
J'entends les hommages, les louanges unanimes. 
C'est incontestable, il avait un lien affectif entre le peuple et Jacques Chirac... 

Ce fut un élu d'un territoire rural corrézien qu'il défendit avec passion. Et à ce titre, ce grand cumulard de la République, démontre l'absurdité du non cumul des mandats, car aujourd'hui nos députés n'incarnent plus cet enracinement pourtant fondamental  pour une bonne expérience et intelligence politiques. 

Avec cette intelligence du réel il sut devenir un remarquable tacticien durant ses campagnes électorales, ses visites du salon de l'agriculture, ses rencontres empathique avec le peuple. 

Il fut aussi un des grands maires de Paris. Il eut aussi l'intuition de la fracture sociale, la grande préoccupation actuelle. Enfin on ne peut que saluer son contact "charnel" avec le peuple qu'il aimait.

Tout cela ne m'empêche pas d'être très réservé sur l'homme de pouvoir. 
Chirac est aussi l'homme des trahisons : celle de Chaban Delmas au profit de Giscard d'Estaind, celle de ce dernier au profit de François Mitterrand, celle de Balladur à sa propre cause, celle de Sarkosy au profit de profit de Hollande.

C'est donc un mélange de ressentis contradictoires que j'éprouve vis-à-vis de Jacques Chirac.
Si je respecte l'homme social, le fauve politique, l'homme de culture asiatique et d'arts premiers, si j'adhère pleinement à son refus de la guerre en Irak et sa dénonciation des mensonges du président Bush, si je reconnais son action pour arrêter la guerre en Yougoslavie et au Liban, je n'oublie pas qu'il fut aussi dans les années 60-70 un adversaire déclaré et inconditionnel de l'Europe.

L'Europe n'a jamais fait partie de ses convictions profondes, il devint pro-européen par nécessité pragmatique notamment avec le couple franco-germanique... 
Je n'oublie pas non plus qu'il joua un rôle majeur en devenant le négociateur secret entre la CGT et Georges Pompidou pour mettre fin aux événements de 1968. 

Mais je ne peux pas pardonner ses trahisons quand  fit barrage à la réélection de Giscard d’Estaing, dont je ne suis pas un admirateur, en favorisant l'avènement de François Mitterrand (qui fit régresser la France sur le plan économique). Je ne lui pardonne pas non plus d'avoir favorisé l'élection de François Hollande, une calamité pour notre société... 
Mais je lui reproche surtout une erreur capitale, quand il fut réélu face à Jean-Marie Le Pen avec un ras de marée des suffrages de gauche, du centre et de droite avec plus de 82% des suffrages. 

Oui, ce jour là, il passa à côté d'une opportunité politique et historique unique qui aurait changé le cours de l'histoire en ne nommant pas un gouvernement d'union Nationale.

C'était une occasion formidable pour entreprendre les réformes dont notre pays avait besoin. Il se contenta d'être le président d'un clan en oubliant ce qu'il devait aux électeurs de gauche que je n'aime pas non plus.

Enfin, son dernier mandat fut marqué par un immobilisme conservateur qui nous coûte très cher aujourd'hui. 

Ce fut son échec historique et son erreur fatale qui l'empêcheront sans doute de faire partie de la cours des très grands hommes politiques de notre temps.

Alors quelle trace laissera-t-il dans les manuels d'histoire ? 
Incontestablement son refus de la guerre en Irak, car il avait compris qu'elle déstabiliserait tout le Moyen-Orient et qu'elle permettrait à l'islamisme politique de semer la terreur avec la justification du terrorisme : dans ce sens, il fut un bon visionnaire, mais tout le reste passera dans l'oubli.

Je suis un républicain viscéral, même si je demeure à contre-courant des encensements, je m'associerai respectueusement à l'hommage national qui lui sera rendu.

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