dimanche 15 novembre 2020

LA TÊTE A L'ENVERS

 

-Le roi des fous-


Ils sont fous ces catholiques qui manifestent pour "leur "messe !

Ont-ils oublié leur fraternité et leur charité chrétiennes ? 

Quand on sait que les rassemblements sont de terribles foyers de contagion, cette absence de lucidité est effarante.


Je suis un catholique ayant la chance d'avoir une solide culture biblique, d'être à l'aise avec la théologie et de me sentir pleinement en lien avec la tradition tout en étant détaché d'obligations cultuelles. La messe pour elle-même n'a pas de sens : tout culte est au service de l'homme !

-Le bouffon du roi-

Ces croyants mettant en avant leur pratique religieuse par dessus tout font preuve d'un manque de civisme coupable à un moment où le confinement est l'unique barrière qui ralentit la pandémie.

Ils ne rendent vraiment pas service à leur foi et en donnent une image singulièrement négative.

Cette "connerie" est incompréhensible quand la messe est diffusée tous les dimanches matin sur un chaîne de télévision publique et que tout catholique peut s'y associer.


Il est quand même extraordinaire que les bouddhistes, les juifs, les musulmans, les orthodoxes, les protestants et les catholiques aient leurs émissions dans un état de droit laïc où la constitution sépare confessions des institutions.

"Rends à César ce qui lui appartient et rends à Dieu ce qui est à lui" dit la Bible. Les cathos purs et durs ne rendent rien et s'accaparent Dieu ... 

Cette dérive est décidemment la marque de notre temps. (11/11/2020)


mercredi 11 novembre 2020

50 ans de Gaullisme !


De mes formations à mon accomplissement, les paradoxes s'enchevêtrent en accumulant les incertitudes. 

A ma naissance en 1942, au nazisme, la collaboration, le marché noir, la lâcheté, la shoah, répondait la résistance et la clairvoyance de quelques patriotes et le générale de Gaulle fut le pivot de mon éducation. 

Mon  père était pétainiste, anti sémique et détestait de Gaulle. Si dans l'enfance je ne le mettais pas en doute, depuis l'adolescence je n'ai plus jamais compris ses positions et je m'y suis opposées.

Paradoxalement ce fut ce qui me permit d'accéder à l'indépendance intellectuelle et à l'esprit critique, voire provocateur. 

 Je suis entré en résistance dans mon milieu familial en adhérant à un humanisme social sans tomber dans le piège idéologique dit de gauche. Je me suis aussi toujours démarqué d'un esprit de classe d'une droite bourgeoise trop conservatrice. C'est dans ce sens que le gaullisme avec ses avancées sociales et ses fondements étatiques est devenu à l'âge adulte ma référence idéologique. 

Des tensions politiques de mon entourage je me suis émancipé pendant mon service militaire confronté à toutes les classes sociales. Mais cette indépendance est exigeante car je me trompe encore très souvent dans mes appréciations.  

Ma curiosité pour comprendre les contradictions de l'Histoire et de ses drames inqualifiables et impardonnables forgea ma citoyenneté. 

Je suis un enfant de la guerre et d'après guerre forgé par la découverte des atrocités et de la conscience du risque totalitaire. 

J'ai horreur de la gauche et de la droite figées dans leur conservatisme. Leurs partis et leurs syndicats ne savent plus rien inventer pour répondre aux défis. 



Charles de Gaulle et mon père furent des repères antagonistes de ma faiblesse car j'ai toujours perçu que mes semblables sont comme moi dans l'impossibilité d'assumer toutes les possibilités de la vie. 

Être pris entre ces deux forces contraires dès l'enfance sur les sentiers embrouillés des vérités développa ma curiosité inassouvie de ressentir le songe du réel.

Ho ! Quelle fanfaronnade prétentieuse ! 

"Le songe du réel", c'est l'hommage de Joseph Kessel à Maurice Genevoix : "son œuvre exprime , jusque dans ses aspects les plus réalistes, la force de l'intuition et le pouvoir du spirituel." dit-il... Hé oui ! je l'avoue, l'intuition et le spirituel sont mon songe du réel... 

 Mon engagement à transmettre mes savoir-faire vient de là ; ma passion à communiquer un sens du bonheur, non pas d'exister mais de vivre, puise ses racines dans ces tumultes. Retrouver les racines judéo-chrétiennes de notre civilisation occidentale fut mon fil rouge. Alors que la philosophie est par essence profane, la science biblique ouvre la porte au spirituel.

-Maurice Genevoix-


Aujourd'hui, 11 novembre 2020, Maurice Genevoix entre au Panthéon, il y a 100 ans un poilus inconnu, sous l'Arc de Triomphe,  est devenu le symbole de tous les soldats morts pour la France, depuis un demi siècle le général de Gaulle repose en terre aux côtés de "Tante Yvonne" et d'Anne leur enfant trisomique 21.



-Charles de Gaulle et sa fille Anne, photo de Mme Yvonne de Gaulle-

Et moi, tout simplement je sorts de ma bibliothèque "Les Eparges", le volume le plus accompli, "la seule promesse de victoire possible contre la mort, contre le chaos". Car dans son récit de guerre, Genevoix, écrivant au présent, atteint l'unité que ses terribles songes du réel, vécus dans les tranchées, essaient sans cesse de lui barrer l'accès à son  bonheur d'écrire dans une histoire de terres, clef de voute de toute vie. 

Maurice Genevoix était nu, comme tous les poilus, à l'épreuve des balles et des grenades pourries de sang mais dans les tranchées de 14-18 il éprouva à quel point la simplification effroyable d'un homme à n'être plus que lui-même pouvait anéantir ses valeurs. Son livre est glaçant d'humanité et à lire et relire pour comprendre les horribles tendances mortifères des temps présents.

-Illustration réalisée par André Dunoyer de Segonzac pour "Les Eparges"-
-éditions Rombaldi  (1969) page 208-209-


La Shoah allait m'obséder comme l'absurdité des temps de ma petite enfance. J'ai grandi avec cette conscience aiguë de la monstruosité des possibles. Le XX° siècle fut en effet celui des génocides, l'apogée des idéologies criminelles et des dictateurs sanguinaires. Conscient mais impuissant face à cette violence inouïe, tel fut mon initiation de citoyen. 

Chers lecteurs, vous allez me dire que tout ceci est un méli-mélo où la raison ne peut retrouver ses petits. Peut-être ? Mais c'est du ressenti !

La personnalité de chacun se construit à partir de son hérédité, de sa famille, de ses rencontres, de sa sensibilité et de sa faculté de résistance pour devenir responsable d'elle-même. J'ai grandi dans une période tourmentée, héritière d'une histoire sombre, avec l'affrontement des contraires sociaux, idéologiques, spirituels. Il était donc important de trouver une référence. La mienne est le générale de Gaulle et son temps. 

Curieusement je ne me suis pas engagé dans les partis politiques issus du gaullisme car ils ont été dévoyés par l'ambition personnelle de leurs petits chefs successifs pour lesquels je n'ai aucune estime. 

Seul Charles de Gaulle est la grande figure politique française du XX° siècle.





dimanche 8 novembre 2020

BIDEN/TRUMP


 
Ces deux excellentes caricatures disent tout et je m'abstiens donc de commenter un événement considérable pour lequel mes compétences sont nulles.

J'aimerais cependant pouvoir appréhender ce que Donald Trump fit de positif mais sa personnalité brouille toute analyse objective. J'aimerais comprendre ce que Joe Biden va apporter au monde mais je sais déjà que la déception qui accompagne tout mandat démocratique sera au rendez-vous dans quatre ans.

La crise du Covid-19 a fait perdre Donald Trump. Cependant on ne pas nier son bilan économique et sa communication ne peut pas laisser indifférent. 

Sans évoquer sa personnalité imprévisible, il marque à mon avis à long terme la fin d'un certain universalisme et les limites des relations avec l'Europe.

Celle-ci ne doit plus compter que sur elle-même et c'est peut-être positif ?

D'autre part une grande partie du peuple américain ne semble plus croire aux mythes fondateurs de la nation. La classe politique ne semble plus comprendre la base populaire. Celle-ci se rapproche de plus en plus des tendances totalitaires. Donald Trump en est l'image décomplexée car sa candidature pour un second mandat à la Maison Blanche reposait sur sa base populaire. Le Parti Républicain est sans doute soulagé de s'être débarrassé de ce "type incontrôlable". 

Je ressens aussi que les partisans inconditionnels de Trump, prenant ses mensonges pour des vérités sont engagés dans un processus social pré-totalitaire. Le refus d'admettre sa défaite est aussi révélateur de l'idée que se fait de la démocratie l'ancien président.

J'ai peur aujourd'hui de dire "mes vérités ressenties" car elles m'attirent les foudres de la pensée unique et je pressens donc que nous échapperons pas à une forme de guerre civile dans les années qui viennent. Il est illusoire de croire à la non-violence.