lundi 20 avril 2020

FAIRE SON DEVOIR

Tous les soirs à 20 h, je m'associe à l'hommage que les français rendent à tous ceux qui assurent le "fonctionnement" de l'Etat avec abnégation. Sans eux la nation ne pourrait survivre.
Alors avec mon épouse, nous faisons sonner la cloche devant notre entrée pendant une minute tandis que des voisins ouvrent leur fenêtre pour honorer les soignants, les agents des réseaux d'électricité, d'eau, de ramassage des ordure, des forces de l'ordre publique, les secours, ceux qui assurent l'approvisionnement des vivres, les agriculteurs, les commerçants... 

Ce petit geste de gratitude est peu de chose en ce temps d'épidémie mortelle pour les plus faibles d'entre-nous, pourtant, il me renvoie paradoxalement à mon enfance. 

L'éducation familiale et scolaire centrée sur la morale civique avec le leitmotiv de "faire son devoir" pour certes défendre des valeurs "patriotiques" mais aussi pour le besoin d'action collective en partageant, soulageant, donnant avec conscience, exigence, persévérance et désintéressement développait ce sentiment intime et collectif d'appartenir à un peuple, à une histoire, à un accomplissement : "être Français" avait alors un sens très singulier dont on était fier. Il était impensable, par exemple, pour un garçon de ne pas "faire son service militaire". Celui ci le rendait citoyen à part entière...

Devenu un vieux senior, sans aucun doute "conservateur", cette crise sanitaire, économique, sociale réveille en moi ces références que je croyais enfouies profondément dans un passé désuet.

Mais non ! Toutes ces personnes qui font "leur devoir" démontrent que leur engagement puise l'énergie dans un humanisme qui se réactive alors que l'individualisme semblait triompher.

L'exemple des mamies retraitées cousant des masques soit individuellement soit au sein d'une association est révélateur : comme en état de guerre, elles sont "l'arrière qui soutient l'avant".

On peut sourire, mais cela confirme que la notion de devoir, de devoir d'état, s'adresse à chaque citoyen, à chaque responsable, à chaque chef de famille, à chaque entrepreneur, artisan, commerçant, militaire, fonctionnaire, artiste...

Si la complexité de la situation avec le "déconfinement" qui s'annonce relève d'un défi colossal sur le plan politique, l'intérêt supérieur du pays doit l'emporter sur les ambitions électorales avec le seul objectif : "redonner confiance".

Si reconquérir avec pragmatisme une souveraineté industrielle semble bien illusoire, le Président de la République, quitte à ne pas être réélu en 2022, laisse entendre qu'il est prêt à se sacrifier pour servir exclusivement les intérêts du peuple français. 

Miroir aux alouettes ou devoir d'état, il doit analyser pour le comprendre le champ de bataille. 
Avec intelligence il doit concevoir une stratégie et une tactique pour vaincre la pandémie.
Tout en protégeant les arrières, il doit donner des armes efficaces aux combattants.
Enfin, il doit avoir une vision de l'avenir pour décider le présent. 

Le centralisme des institutions françaises le place comme l'ultime décideur. Faiblesse ou puissance ? Je ne sais pas...

Si les français coupent la tête de leur roi, c'est qu'ils ont le culte du chef. Le Président de la République doit donc faire son devoir et c'est ce que l'Histoire attend de lui.

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