lundi 27 avril 2020

L'ENA

Emmanuel Macron ne garderait pas un très bon souvenir de son passage entre 2002 et 2004 dans l'école de formation à la haute fonction publique, l'ENA.

Il veut en réformer son mode de recrutement et d'apprentissage car il la jugerait trop technocratique car formant de hauts fonctionnaires complètement coupés des réalités sociales et ignorants du fonctionnement socio-économique des entreprises privées.

Accusées de cloner des élites méritocratiques, qui seraient anachroniques, ces hautes écoles recrutent pourtant les meilleurs bacheliers après deux années de classes préparatoires dont la pédagogie très efficace leur permet de se présenter à leur fameux concours d'entrée.

La culture générale, les connaissances économiques, de droit public, des mécanismes de financement étatique, des questions sociales, des relations internationales et européennes sont le socle intellectuel pour essayer réussir ce défi d'excellence.

L'espoir de ces jeunes est de rejoindre une certaine élite qui touchera au pouvoir, à l'argent. Leur ambition de jeunes loups est mettre leur intelligence au service d'un ascenseur social. 

Si l'ENA  est au cœur des Remus-ménages de la formation des cadres de la fonction publique, ces jeunes ont le choix entre d'autres écoles prestigieuses comme HEC, Polytechnique, INEC, Sciences-Po, EHESP, les écoles de l'Armée...

Pour rappel, Edouard Philippe, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, Michel Rocard, Jacques Attali, Philippe Seguin, Alain Jupé, Florian Philippot, Laurent Fabius, Ségolène Royal, François Hollande, Jean-Pierre Chevènement, Edouard Balladur, Bruno Lemaire, Jean-pierre Raffarin, Dominique de Villepin, entre beaucoup d'autres dont Jean-Jacques Deniau que j'admire sont diplômés de l'ENA.
On peut comprendre alors pourquoi les idéologies de droite comme de gauche ont fait long feu. Peu importe les convictions idéologiques car le but est de réussir avant tout en rejoignant les filières d'influences.
Pourtant, l'intelligence politique s'acquiert sur le terrain des communes, des cantons, des circonscriptions et non dans une culture idéologique abstraite.



-La Technocratie :  fléau de l'Etat ?-


Mais franchement, est-il choquant que l'ENA soit l'école du pouvoir ?

Entre-nous si j'en avais été capable, et si mes enfants ou petits-enfants l'étaient aussi, je serais fier comme un paon !

Certains de mes cousins germains sont devenus des cadres supérieurs de la fonction publique et de l'Armée de Terre ou de la Marine. A la grande différence de mon état, ils furent brillants à force de ténacité, de missions réussies, leurs carrières furent au cœur du service publique avec la conscience aiguë d'un certain patriotisme. 

Je ne suis donc pas favorable à la suppression des classes préparatoires et des hautes écoles de la fonction publique. Elles sont celles de l'excellence.

 A l'image de l'Armée, il faudrait peut-être simplement confronter ces brillants étudiants à la réalité du terrain pour qu'ils acquièrent une certaine humilité pragmatique. La formation par alternance est un excellent moyen de ramener les intellectuels sur terre.

Un bon cerveau, c'est très bien à condition qu'il admette ses limites, ses ignorances, ses erreurs...L'intelligence, la culture, le savoir ne sont rien s'ils ne sont pas en connexion avec le vécu du peuple.

Cet article est la réponse au pamphlet de mon frère contre l'ENA. (Jean Louis RICHARD)

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