jeudi 2 avril 2020

ON PEUT CHANGER D'AVIS

Merci à tous les soignants et ceux qui les accompagnent. Ils mettent leur propre vie en jeu avec  une abnégation et un professionnalisme admirables pour lutter contre le Covid-19. 

Cette crise sanitaire, économique, sociologique, politique bouleverse toutes nos certitudes en décapant les vieilles couches de peintures et met à nu la tôle de notre véhicule qui emprunte le chemin de l'inconnu. 

L'évolution de la situation me fait changer d'avis, car nous percevons plus clairement les défaillances de l'Etat avec les conséquences qu'elles impliquent. Nous ressentons aussi les manœuvres politiciennes qui essaient de profiter du désarrois économique et social. Moins naïfs sommes-nous pour autant clairs dans nos têtes ? 

Où allons-nous ? Bien malin celui qui peut affirmer comment nous allons repeindre notre voiture pour qu'elle se fonde dans son milieu et qu'elle nous aide à avancer...

On nous rabâche à gauche, à droite et au centre "l'Union Nationale" face à l'ennemi invisible mais qui ravage l'humanité. Au nom de cette unité sacralisée et auto-proclamée, toute critique de l'autorité régalienne qui analyse la situation et décide de l'action devient un acte anti-social.

Et bien, je ne suis pas d'accord ! 

Depuis 30 ans les pouvoirs successifs ont détruit au nom de l'équilibre économique le système de santé français (et celui de l'éducation) dont la spécificité était reconnue comme la meilleure du monde.

De l'excellence reçue en héritage, le manque de moyens mine la science et l'art médical les mettant en danger de médiocrité.



Pourtant nous sommes un des pays aux taux d’impositions les plus élevés du monde et le budget de la santé en représente une part très importante. 
L'argent ne manque pas mais les choix politiques sont calamiteux car les apparences sociales l'emportent sur l'efficacité médicale.
Le gaspillage "social" implique la ruine du système de santé.

Lorsque le gouvernement a commencé à faire le point tous les jours sur l'épidémie, l'état de délabrement des moyens de l'Assistance publique, l'absence d'une politique de prévoyance furent découverts avec stupéfaction par les Français.
Prenons l'exemple des masques. L'Etat cherchait désespérément  ce qu'était devenu le stock de précaution dilapidé depuis les départs de Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand du gouvernement sous Nicolas Sakorzy !

C'est incroyable mais vrai et les responsabilités pénales de gestions politiques et logistiques devront être établies quand la crise sera passée.

Face aux assauts de l'épidémie il ne serait pas temps d'adresser des reproches à nos gouvernants et l'unité nationale serait de mise.

Hé bien non ! Il faut appeler un chat un chat ! Quand le professeur Salomon affirmait que la population n'avait pas besoin de masques c'est tout simplement parce qu'il n'en avait pas !

Au niveau de la communication, le gouvernement aurait mieux fait de faire confiance au bon sens de la société civile en disant tout simplement la vérité. Il a lui-même institué la défiance. Je ne reproche pas au gouvernement l'héritage des carences antérieures mais son mensonge face à la réalité qu'il a subit.




 Ceci dit, tout en disant ce que je ressens, je soutiens l'effort et le pragmatisme de l'autorité étatique pour lutter efficacement contre ce fléau. Elle a compris qui lui fallait aussi faire confiance à la société civile en lui déléguant des mesures. C'est en comptant les uns sur les autres que notre voiture commune avance même s'il faudra en restaurer et repeindre totalement la carrosserie. Quant-à la mécanique, il faut qu'elle soit bigrement robuste pour avoir résisté à toutes les agressions ! Notre Constitution, voulue par de Gaulle, même si elle est régalienne, est une garantie solide en cette période historique mouvementée.  

La critique ne doit pas détruire mais elle est nécessaire dans le débat et l'action et je salue la prise de conscience du Président de la République que notre dépendance industrielle est calamiteuse et j'espère que sa volonté de changer de cap aboutira à une reconquête d'une certaine autonomie.




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