mercredi 3 mars 2021

LES PRIX CONCOURT et compagnie...

 Je n'ai aucun souvenir de ma lecture des prix Concourt. Et pourtant je lis un livre par mois en moyenne ce qui me place dans le le clan lecteurs  réguliers.

  • 1998 : Erick ORSENNA : L'exposition coloniale = ennui profond ...
  •  1996 : Pascale ROZE ; Le chasseur zéro = Hum !
  • 2012 : Jérôme FERRARI : Le sermon sur la chute de Rome = emmerdant !
  • 2013 : Pierre LEMAITRE : Au revoir la haut : aucun souvenir...
  • 2019 : Jean-Paul DUBOIS : Tous les hommes n'habitent pas le même monde = oublié
Je ne me rappelle pas des autres que j'ai lus.

Le Goncourt ne serait-il pas avant tout une opération commerciale organisée par les maisons d'éditions  pour assurer à tour de rôle de gros tirages ?




Je lis actuellement le roman "L'Anomalie" par Hervé LETELLIER sans parvenir à entrer dans l'histoire. C'est un livre que je trouve insipide et incohérent; mais je peux me tromper...
Comme il m'a été offert par mon épouse pour mon anniversaire je le consomme jusqu'au bout par politesse  mais cette intrigue qui se veut fantastique tout en évoquant notre confrontation philosophique à la mort, ne me renvoie pas à cette part personnelle qui m'habite pourtant. Ce livre me laisse de marbre. Je dois le passer à une amie, elle aussi passionnée de littérature. J'en ai un peu honte... mais qui sait ? Elle l'aimera peut-être ?



Autrement profond est "Oscar et la dame rose" écrit par Eric-Emmanuel SCHMITT. Emu aux larmes, c'est un roman qui me renvoie à la mort vue par l'Amour avec délicatesse, poésie et cocasserie. 
Les questions d'Oscar à Dieu ne nous enferment pas dans des certitudes religieuses. Elles libèrent nos choix de vie. A chacun ses réponses et ses peut-être. 
Depuis la lecture de ce chef-d'œuvre, je m'achète les livres publiés par cet auteur franco-belge dont je me sens proche car humain avant tout.




"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" écrit par le suisse Joël DICKER, est un remarquable roman policier de 672 pages. L'analyse de la société américaine, de sa littérature et de sa justice est une réflexion très fine sur ce pays fracturé entre les démocrates et les républicains. J'ai lu cet ouvrage avec passion, toujours surpris par l'intrigue aux multiples rebondissements.



"Emmanuel, Macron, un jeune homme si parfait" par la journaliste politique, Anne FULDA, brosse avec un talent fou, le portrait du Président de la République. 


Loin d'être un ouvrage de complaisance, Anne FULDA fait preuve d'une compétence journalistique hors du commun.

On comprend mieux la haine ou l'admiration qu'Emmanuel MACRON suscite et les clés de ses décisions faces aux crises des gilets jaunes et du Covid-19. 
Son esprit de réformes des retraites, de l'administration s'est heurté de plein fouet à l'obscurité du conservatrice  de tous bords. 
C'est un livre que j'ai lu, relu et relirai  pour comprendre ce pouvoir de séduction qui bouscule les convenances. Son besoin de plaire s'apparente à un besoin de convaincre. Avec Brigitte, l'unique femme qu'il aime, son couple atypique subjugue le monde entier. Anne FULDA est vraiment une excellente portraitiste qu'il faut lire.




"Passions" de Nicolas SARKOSY est aussi une autobiographie très éclairante sur ce Président de la République, agité et batailleur. 
La Magistrature en voulant sa peau, dévoile qu'elle est politisée.
Elle se déclare pourtant indépendante et neutre alors qu'une partie de ses magistrats  sont des militants de gauche. 
Je ne connais ni les casseroles trainées par le personnage, ni  ses affaires mais elles ressemblent à des mascarades.
S'il vivait encore, Mitterrand, le roi des écoutes, serait-il condamné à la prison ?
J'ai lu avec intérêt l'analyse de Nicolas Sarkosy  avant son élection. Quel homme de droite pourra incarner cette passion en 2022 ?
L'affaire Bygmalion ayant fait exploser la droite, Emmanuel Macron peut dormir tranquille.





Luc FERRY, ministre sous de Villepin, est l'auteur que je conseille à tous les jeunes avides de comprendre les fondements de la philosophie. "Apprendre à vivre" est une synthèse très pédagogique et structurante de nos références culturelles.
La philosophie est essentielle dans notre culture occidentale et Luc Ferry a l'art d'exposer simplement les fondements de notre démocratie héritière de l'Ancien Régime et de l'histoire napoléonienne. Nous sommes dans un régime présidentiel de type monarchique et notre culture repose sur le socle du Chef. Le peuple français râle tout le temps mais aime ses hommes forts.
Mettre à distance notre façon de vivre par l'analyse philosophique est donc fondamentale pour comprendre notre société.



Plus complexe, "Des choses cachées depuis la Fondation du monde" par René GIRARD est la clé de voute de toute ma culture. C'est mon livre de chevet pour comprendre que toute société est fondée sur la violence. Mais qu'avec la philosophie et l'anthropologie, celle-ci est tenue à distance par l'ordre du sacré. 
Cette révélation intellectuelle du mécanisme mimétique et victimaire explique le phénomène sociologique du "bouc émissaire" nécessaire à toute cohésion sociale.

Ce livre avec celui consacré à Sumer a déclenché une recherche de compréhension anthropologique lourde de conséquences philosophiques : 
qui et que sommes-nous ?  
L'archéologie a fait des bonds considérables pour la connaissance des civilisations anciennes du Moyen-Orient. Elle conforte l'exégèse judéo-chrétienne. 

La Bible avec son histoire fondatrice de la Genèse, qui décrit dans une merveilleuse BD , l'harmonie primitive de l'homme avec la nature dans le Jardin d'Eden, de son idéal brisé par son désir de divinité et de sa condamnation à gagner sa vie par le travail, m'a ouvert les yeux sur la violence mise à distance par le sacré. 
Le désir de s'approprier ce que possède l'autre conduit au crime de Caïn. 
Ce désir de s'approprier Dieu est très symboliquement évoqué par la Tour de Babel. 

Cette dernière est détruite parce que Dieu ne veut pas d'un empire babylonien hémogénique. Il veut des peuples libres, aux cultures différentes, parlant chacun sa langue, choisissant ses traditions et ses dieux.

Enfin les retrouvailles entre l'homme et Dieu sont affirmées avec les évangiles : "Rends à César ce qui revient et à Dieu ce qui lui appartient"

Notre laïcité est l'héritière de cette liberté de croire ou non. 

J'ai enseigné pendant 25 ans cette initiation biblique. Mais les ecclésiastiques se croyant les seuls compétents ont mis fin à cette page passionnante de ma vie. Pourtant j'avais l'autorisation des évêques catholiques de la vulgariser ! 



Natacha POLINY, essayiste politique, associée à Jean-Michel QUATREPOINT, nous livre une analyse sur les mouvements des minorités qui détruisent notre société. "Délivrez-nous du bien ! " est une clé qui permet de comprendre "les nouveaux inquisiteurs", extrémistes qui n'hésitent pas à utiliser la violence, à casser du flic, à s'allier avec les terroristes pour semer la terreur. Le pire c'est qu'ils y parviennent. Délivrez-nous du mal ! N'est-il pas trop tard pour éviter une guerre civile ? J'ai adhéré à ce livre intelligent et éclairant. 




"Une rumeur d'éléphant" par Alain GERBER est un roman burlesque étonnant et même détonnant absolument génial qu'il faut lire car il évoque une communauté juive en Europe Centrale lors de la montée du nazisme. 
Une étrange famille est gouvernée par un père complètement déjanté. Une menace " de peste brune" plonge le village dans un climat anxiogène tel que seul le petit dernier de cette singulière famille reste lucide face à une hallucination convulsive. 
L'auteur nous entraine dans une cascade inouïe de gags inoubliables. Le corps de l'ouvrage est grave car il annonce le drame de la "solution finale" , mais le génie d'Alain GERBER est de le traiter sur le mode de l'illusion, de la folie et de l'humour juif absurde.

Par cette palette littéraire hétéroclite, je vous invite dans mon univers culturel. Les prix GONCOURT, on peut le comprendre, ne m'intéressent que très rarement ; sauf certains prix décernés par les jeunes.  

Depuis l'adolescence je ne peux pas me passer de lectures : ça part avec Alfred de Vigny et son monumental "Cinq-mars" et avec "L'Histoire commence à Sumer" de Samuel Noah Kramer. Il y eut les romans d'Emile Zola et tant d'autres avec notamment les San-Antonio et les romans policiers américains dont certains sont des chefs-d'œuvre. Au passage quelques pages érotiques ont aussi éclairé le mystère féminin comme "L'Amant de lady Chatterley" par D.H. LAWRENCE, "Le dieu des corps", "Lucienne", par Jules ROMAINS.
Ils font partie de ma bibliothèque fantasmatique. 
Je déteste, par contre, la pornographie car elle ne laisse aucun espace à l'imaginaire et ramène la relation homme-femme au niveau d'objet, instrument des pulsions les plus dépravantes tel que le viol, la violence et au manque absolu du rêve poétique et fusionnel de l'amour. 
 
Hermétique à Proust, je ne comprends pas sa notoriété dans les milieux dits intellectuels car je ne suis sans doute pas assez cultivé, sensible et intelligent pour apprécier cet illustre écrivain.

Je ne vous parle pas des ouvrages d'arts plastiques, des biographies des artistes car mes lectures sont trop dispersées pour en présenter une synthèse. 

Je lis en moyenne 20 ouvrages par an. C'est très peu par rapport au nombre d'auteurs publiés mais c'est aussi beaucoup par rapport à mes autres activités.  





Le Roi de Paille, bande dessinée par Isabelle DETMAN, met en scène la rivalité entres les empires de Babylone et d'Egypte d'une façon remarquable, fondée sur des pratiques sacrées et réelles, des civilisations du "Croissant Fertile" ( Egypte, Israël, Syrie, Irak) vers 550 avant J.C.
J'ai hâte de découvrir le tome 2.




Mon gendre, féru de BD, me les prête volontiers. La BD est devenu une expression littéraire intéressante soutenue par de très bons artistes plasticiens dont il conviendrait évoquer la richesse du genre. J'ai apprécié  "Transperceneige" de Jean-Marc Roquette et Benjamin Legrand, "Les passagers du Vent" de JL. Bourgeon, " Magasin Général" de Régis Loisel et bien d'autres... J'ai un petit faible pour la série d'une rare intelligence et d'un humour savoureux de Joann Star :"Le Chat du Rabbin". L'humour juif est à mourir de rire avec ses trois personnages : le chat qui parle après avoir dévoré le perroquet de la délicieuse Zlabya et que le rabbin, son père, veut lui enseigner la Thora. L'auto dérision juive est une étonnante force alors que les intégrismes pourrissent notre époque.











Tintin a bien vieilli et son idéologie dépassée est à mettre au placard des souvenirs d'une époque où l'homme occidental se croyait supérieur à tous les autres. Hergé fut un homme de sont temps...

Bref ! Je n'ai pas de temps pour m'ennuyer malgré ce confinement commencé il y a 12 mois. C'est une chance inouïe et j'en profite.

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