lundi 6 janvier 2020

"ÊTRE POUR L'OUVRIER ?"

Un de mes bon voisins est venu me souhaiter une bonne année 2020 et ce fut un moment riche d'échanges chaleureux mais divergents.
"Macron n'est pas pour l'ouvrier !" me dit-il en évoquant les grèves sur les retraites.
C'est révélateur car culturellement ancré dans l'esprit de beaucoup "Ce gouvernement est celui des riches contres les travailleurs !" insiste-t-il. 

Effectivement cette expression est l'héritière d'une idéologie  de Léon Strosky qui voulait dès 1922 instituer une dictature du prolétariat contre la bourgeoisie. Il niait la légitimité démocratique majoritaire et militait pour la culture du rapport de force comme seul moyen d'imposer une justice sociale autoritaire :"Il n'en serait pas ainsi si, au lieu des bourgeois, c'étaient des représentants des ouvriers qui étaient au pouvoir."
Sommes-nous sortie de cette "lutte des classes" ?



Alors, en 2020, il faut être clair ! 

Qu'est un ouvrier ?

A ma connaissance un ouvrier est une personne qui en échange d'un salaire, effectue un travail de type plutôt "manuel" pour le compte d'un employeur.

Être un bon manuel vaut beaucoup mieux qu'être un mauvais intellectuel. La beauté du travail bien fait est très valorisante et source de fierté : tout savoir-faire est enfanté par l'expérience et l’intelligence. Plombier, électricien, menuisier, charpentier, tailleur de pierres, couturier, cuisinier, charcutier, boucher, horticulteur, maçon, marinier, pêcheur, l'imprimeur... ne sont pas issus de l'échec scolaire car leur technique demande l'intelligence du savoir-faire. Sous évaluer les métiers dits manuel a longtemps été le signe de la stupidité de certains enseignants. Pour bien faire, il faut être intelligent. Le XXI° siècle verra cette réalité se renforcer.

La lutte des classes est-elle désuète ?

 Le chant révolutionnaire de "l'Internationale" avec le concept de "la lutte finale" est issu du marxisme.
Mais que vaut aujourd'hui l'idée que la société soit divisée entre capitalistes très riches vivant sur le dos de travailleurs exploités et pauvres, entre actionnaires les poches pleines et les laborieux les poche vides ?

La réalité est-elle aussi radicalement simple ?
Être pour ou contre l'ouvrier a-t-il du sens ?
Nous le vivons en direct avec la grève sur les retraites.

Les syndicats écartelés sont-ils capables de négocier ?

Les syndicalistes sont divisés sur leurs fondamentaux. Il y a les héritiers du marxisme qui optent pour le rapport de force à tout prix. Il y a les pragmatiques qui opteraient pour une négociation. 
En face "il y a cet affreux gouvernement des riches" qui se fige droit dans ses bottes. C'est donc un pseudo dialogue qui se déroule sous nos yeux pour aboutir à une pseudo négociation... 
Une usine à gaz nous est promise...Âge pivot ? Âge d'équilibre ? 

La justice sociale est-elle possible ?
 Il faut être réaliste, pragmatique : il ne peut y avoir de justice sociale sans prospérité économique dans un pays démocratique.
Gagner de l'argent est positif si on l'utilise à faire marcher l'économie du pays.

Il faut donc des entreprises dynamiques bien gérées, réduire notre dette publique en faisant des économies, en supprimant toutes les dépenses inutiles, diminuant les privilèges indus dans tous les secteurs institutionnels, en un mot que l'Etat montre aussi l'exemple...

Qu'un bon patron gagne confortablement sa vie n'est que justice à condition que les bénéfices générés par son entreprise soient partagés entre les réserves d'investissements pour le développement de l'activité, les employés et les actionnaires qui la soutiennent. 

C'est ce que certains chefs d'entreprise ont compris en rendant heureux leur équipe de collaborateurs. Il faut intéresser le personnel aux résultats proportionnels de l'entreprise.

Il faut que l'humain se replace dans la synergie sociale de notre pays.

C'est la condition incontournable pour toute réforme sociale. (6 janvier 2020)

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