vendredi 31 janvier 2020

"TAIS-TOI VIEUX SCHNOCK !"

Cette insulte m'est adressée car je suis trop vieux pour comprendre mon temps et la nouvelle génération. 
  • Je suis né au temps du nazisme et de la collaboration antisémitique, j'ai grandi à l'époque de la reconstructions des grandes métropoles dévastées par les bombardements de 1944 et j'ai failli être mobilisé pendant la guerre d'Algérie.
  • J'ai vu ma mère devenir une électrice conservatrice, mes sœurs des femmes libérées.
  •  J'ai connu le temps du travail sans chômage, celui de l'enrichissement général de la société et du combat politique contre le marxisme et la lutte des classes.
  • La "Guerre froide" et la grande peur de la bombe atomique étaient l'arrière fond de la société occidentale.
  • J'ai été actif un certain temps en 1968 puisque élu par les étudiants de mon université. J'étais alors un électeur de Michel Rocard. Mais j'ai vite compris mes illusions.
  • Dans mon couple aussi la généralisation de la contraception bouleversa la  fonction parentale puisque l'enfant devint désir et non plus le fruit du hasard. 
  • J'ai assisté à la déchristianisation de notre société avec le triomphe de la pensée franc-maçonne, puis du laïcisme pur et dur des mécréants et le retour de l'obscurantisme radical des fous de Dieu. 
  • J'ai vécu la pression de la pensée unique, celle d'un socialisme dont la voie était exclusivement celle de la raison sociale et de la bonne conscience.
  • J'ai toujours été syndiqué sans être un adepte de la culture du conflit.
  • Je suis devenu un électeur du centre politique plus par raison que conviction.
  • J'ai adhéré au Parti-Social-Démocrate par devoir car j'ai toujours pris au sérieux la montée du populisme et de sa démagogie. 
  • J'ai toujours été septique sur le libéralisme économique et les mouvements politiques de droite.
  • J'ai été confronté professionnellement à la pédo-criminalité et ses ravages.
  • Face à la pauvreté, je me suis engagé à fond dans des associations humanitaires (Banque Alimentaire- l'Autobus). Ce fut ma façon de faire de la politique sociale.
  • Très tôt, avec mes recherches sur la culture du sacré, j'ai ressenti avec lucidité la montée en puissance effarante du salafisme dans le monde qui met en place dans les quartiers de nos villes une véritable contre-société. 
  • J'assiste actuellement à l’effondrement de notre identité française (et même européenne) dans l'expression de ce qu'on appelle le conflits des générations. 
  • Je n'adhère pas aux partis dits écologiques qui ne parlent que d'environnements alors que le problème est celui du milieu dans lequel nous vivons.
  • Je dénonce le refus d'éducation et de transmission des parents vis à vis de leurs enfants. 
  • Il y a enfin cette culture du refus de l'autorité que je supporte pas... 

Oui comme disent les jeunes "OK Boonner", ou autrement dit "Écrase, pépé !"
Ce ne serait que la pensée réactionnaire du vieux con que je serais devenu. 


  • Toutes mes craintes, je les vois se concrétiser dans ce pays trop merveilleux  pour qu'il ait conscience de sa chance. 
  • Bien sûr, les plus pauvres, les plus vulnérables ont besoin d'une véritable révolution de fraternité et de justice... mais ils ne sont plus ceux qui crient sur les ronds points ! Ils survivent...
  • Les extrémistes violents les ont idéologiquement récupérés en mettant à mal depuis 16 mois tous les samedis notre démocratie représentative et nos institutions sont fragilisées d'une façon totalement irresponsable.
  • Il se font complices des forces "fascisantes" dont les brasiers reprennent de la vigueur sous différentes formes.
  • Il est devenu très dangereux de dire ce que l'on pense de la radicalisation religieuse. On ne peut pas réagir contre la "chienlit" sans être qualifié de "facho".

Je ne m'écrase donc pas et j'en rajoute une couche en prenant comme référence un essai remarquable :

Hugo MICHERON publie un essai de 406 pages remarquables chez Gallimard : Le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons...

L auteur met en avant toutes les erreurs passées et nous avertit des terribles menaces présentes et futures.

Les effroyables attentats de Mohammed Merah à Toulouse le 19 mars 2012, et depuis les massacres de Charlie Hebdo, du Bataclan, de Nice de Saint-Etienne du Rouvray, les passages à l'acte à répétition de paumés criminels se réclamant du djihadisme...ne sont que les prémices d'un futur qui fait froid dans le dos.

Hugo Micheron en visitant les prisons nous livre une clef sur la réalité de ce qui nous attend : "Si j'étais vous j'irais voir ce qui se passe dans les écoles, dit un prisonnier djihadiste. on est en train d'éduquer nos enfants pour que quand ils auront nos âges, le rapport de force face à l'Etat leur soit favorable, qu'ils soient tellement nombreux que l'Etat ne puisse même plus les mettre en prison."

Alors si notre société est coincée entre cet extrémisme politique de type révolutionnaire  et ce fondamentalisme religieux violent, que peut faire un vieux con à part voter et dire ce qu'il pense ?

Sur la pointe des pieds, j'ai toujours voté au premier tour des "présidentielles" pour un candidat qui fut battu. Au second tour, j'ai fait barrage au candidat qui me semblait dangereux. 
Je ne voterai jamais pour des extrémistes, des populistes, je n'aime pas du tout les partis de gauche et de droite et c'est à contre cœur que parfois je les soutiens dans les urnes. 
Par contre je vote pour un certain pragmatisme politique, pour soutenir la gestion des élus  municipaux, départementaux, régionaux...et encore sans illusion car réaliste sur le doute qui m'habite.

Rebelle au pouvoir ecclésiastique tout en respectant l'autorité exégétique. L'insoumis spirituel que je suis me fait surnommer "le soixante huitard attardé" par des amis chrétiens.

De toutes mes contradictions, je revendique une idéologique indépendante et ne diminue en rien ma détermination de défendre des valeurs républicaines, humanistes, institutionnelles. Si je critique tous les pouvoirs, je milite pour la restauration de l'autorité fondée sur des valeurs incarnées.

Il est temps, grand temps de continuer à se battre, tout vieux "schnock" que je suis ...(31 janvier 2020)

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