lundi 20 mai 2019

INTÉRESSANT MAIS ...

Ce qui m'intéresse avant tout, c'est de connaître les idées qui ne sont pas les miennes car j'estime qu'elles ont une part de vérité qui m'aide à me déterminer.

J'écoute donc avec la plus grande attention un Jean-Luc Bélanchon, une Marine Le Pen, un François-Xavier Bellamy, un Raphaël Glucksmann, entre-autres et je conviens qu'ils ne disent pas que des bêtises. 
Mais j'ai beaucoup de mal à écouter un Benoît Hamon, une Nathalie Arthaud, un Jean-Christophe Lagarde, un Nicolas Dupont-Aignan, un François Asselineau, un Francis Lalanne qui n'arrivent pas à m'intéresser, les pauvres car je ne suis sans doute pas assez intelligent pour les comprendre...

Qu'est ce que je retiens d'eux ?
  • La liste Bardella (RN) refuse les délocalisations.
  • La liste Bellamy (LR) souhaite réviser la directive sur les travailleurs détachés.
  • La liste Glusksmann (PS) veut instaurer un SMIC européen.
  • La liste Aubry (LFI) est également favorable un SMIC européen.
Ces objectifs, je les intégrerais mais ce sont encore des visions de l'esprit et de l'eau coulera encore longtemps sous les ponts de tous les pays de l'Union avant que l'ombre d'une réalité apparaisse...

Je pense que nous aurions tort de penser refermer la page des "Gilets jaunes" car elle est étroitement liée à un enjeu majeur du retour au nationalisme en Europe avec une recomposition populiste qui touche l'ensemble des démocraties. Il y a des différences de sensibilités, d'actions et de visions entre les populistes, les souverainistes et les nationalistes et on voudrait nous faire croire qu'ils sont unis dans la campagne électorale mais ce n'est qu'une intoxication de propagande. Ils sont plus que jamais divisés.

Si les gilets jaunes ne sont pas devenus une sorte de tribu représentative de la France d'en bas, ils  se sont affranchis des appartenances gauche droite traditionnelles d'une façon durable. Beaucoup s'abstiendront mais un socle important votera pour le Rassemblement National, un autre, plus faible pour la France Insoumise...  Le Mouvement Gilets Jaunes n'est pas une crise accidentelle.
Les classes populaires ne sont pas mures pour s'investir dans une démocratie représentative et le vote du 26 mai va nous révéler la profondeur d'une crise que les technocrates de l'ENA ne peuvent pas décoder. 

LE PROBLEME DE L'INCARNATION :

Les partis de gouvernement traditionnels (LR et PS) voleront en éclats car les français ne peuvent plus leur faire confiance. Les Républicains en oubliant leur fondement de rassemblement populaire se noient dans les idées de la droite la plus réfractaire et sont pris dans un étau avec le Rassemblement National  sur leu flan droit et LAREM sur leur centre-gauche. 
L'écologie deviendra sans doute fédératrice à la condition de n'être plus de gauche, le Rassemblement National s'il sort renforcé restera isolé faute d'alliés. l'extrême gauche ne pourra pas séduire une majorité et restera marginale et toute la question est comment, dans le contexte de crise, le parti gouvernemental (LAREM) résistera et récupérera ceux qui quitteront leur parti d'origine?

Je pense qu'il est judicieux de comparer un énarque à un véritable homme politique.

Les énarques sont infirmes de l'analyse du ressenti et enfermés dans leurs certitudes. illusoires car ils sont coupés du peuple. 
La force de l'authentique homme politique n'est pas son étiquette de droite, du centre ou de gauche. Mais elle réside essentiellement dans les sentiments qu'il génère chez ses électeurs car il est avant tout une incarnation. Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy ont incarnés la fonction présidentielles quelques soient par ailleurs nos convictions.
Le contre exemple est François Hollande qui n'a jamais été capable d'enfiler la veste présidentielle.

LE RÉALISME PRAGMATIQUE

En fin de compte, la Révolution Française de 1789 fut avant tout bourgeoise avec une idéologie franc maçonne. La France n'a jamais renoncée à sa culture du chef. Napoléon en est l'exemple même. Si les Français sont devenus républicains, laïcs, ils sont restés dans l'âme bonapartistes et chacun de leur parti politique se structure davantage autour de l'incarnation de son chef que de l'idéologie. Par exemple François Mitterrand ne fut pas plus socialiste qu'un Georges Pompidou. Ce sont les opportunités qui l'orientèrent vers une idéologie purement utilitaire. Il ne faut pas être naïf, la politique est un combat de fauves et non d'idées généreuses et sociales.

LES ENJEUX

Je pense pourtant que l'élection des parlementaires européens est un enjeu fondamental dans le contexte  d'un continent qui assure la meilleure protection sociale, le meilleur niveau de vie, la meilleure liberté de penser et d'agir, au monde. La majorité des Européens est profondément attaché à la monnaie commune mais souhaite un contrôle des frontières, une stratégie économique et industrielle face aux Etats-Unis et la Chine. Je pense aussi que l'ensemble des peuples de l'Europe est préoccupé par les enjeux climatiques et la production d'une agriculture respectant la terre. Je pense vraiment que ce sont des vérités incontestables quand on s'intéresse à ce qui se passe ailleurs avec des régimes politiques corrompus, autoritaires, théocratiques, ou même para-militaires !

Les enjeux sont majeurs et la nouvelle majorité du Parlement européen devra :
  1. Remettre à plat les accords de Schengen pour sauvegarder la libre circulation à la condition absolue que chaque état de l'union exerce pleinement sa responsabilité dans les effectifs des douaniers, des policiers pour contrôler les frontières et l'immigration clandestine. C'est une préoccupation majeure de tous les européens. 
  2. Sortir de la règle de l'unanimité qui verrouille la modification et l'adaptation des traités. Il faut malgré par exemple le veto négatif de trois pays sur 27 instaurer une taxation des géants du numérique. Les institutions européennes sont donc à réformer.
  3. Financer la transition écologique rapidement en créant une banque européenne pour le climat dans laquelle tout citoyen européen pourrait orienter son épargne.C'est un sujet qui rencontre un large consensus en Europe.
  4. Fermer toutes les centrales à charbon en Europe qui polluent.
  5. Développer un programme de protection sociale le plus harmonisé possible.
  6. Créer un groupe pro-européen avec tous les démocrates libéraux, sociaux des 27 pays pour faire progresser l'Europe vers une armée européenne capable de planifier des opérations efficaces. Le France est la puissance avec l'arme atomique qui protège ses voisins. La France a la capacité de contribuer à un équipement autonome militaire harmonisé. Il faut qu'une volonté politique se dégage pour la protection de l'Europe, pour se défendre contre le terrorisme, le crime organisé, pour ne plus dépendre des Etats-Unis. 
  7. L'Europe est l'incarnation de l'égalité hommes-femmes. Cette volonté mise à mal aujourd'hui dans beaucoup de pays est à défendre et toujours à reconquérir : il y en va de notre avenir ! 
  8. Il faut élaborer une politique très ferme, commune et efficace, contre l'Islamisation radicale et la violence qu'elle implique.
Mais il ne faut pas être naïf, je ne crois pas retrouver ces valeurs à l’extrême droite ni à l’extrême gauche. On les retrouve morcelées dans quelques listes. Ce sont les sociaux-démocrates-libéraux européens qui en incarnent le mieux l'espérance réaliste. 

Il y a enfin un bouleversement radical dans la demande des jeunes orientée vers la sécurité avant tout. Ce n'est pas pour rien que l'armée et la police attirent aujourd'hui de nombreux jeunes, car il y a chez eux une forte demande d'un retour à l'autorité.

Voila en tant que citoyen européen viscéralement attaché à la France ce qui déterminera ma participation au vote le 26 mai. VIVE L'EUROPE !

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