lundi 11 mai 2020

PAS PRÊT

Dans cette  société qui se prétend la plus avancée du monde, nous n'étions pas préparés  à affronter une crise sanitaire de cette ampleur mais nous ne sommes pas davantage prêts à en sortir.

J'avais été très choqué juste avant le confinement, le dimanche 15 mars, par les images télévisées des quais du Canal Saint-Martin de Paris bondés de monde et voila que ce soir je découvre le même endroit pris d'assaut !



Ces gens n'ont décidément rien compris et qu' ils prennent des risques de contamination pour eux-mêmes est proprement scandaleux mais ça devient criminel dans le contexte de l'épidémie virale. 
  • Dans cette foule combien de contagieux ?
  • Combien de personnes vont être contaminés ? 
  • Combien vont atterrir en réanimation ? 
  • Combien vont mourir ? 
Personne ne le sait et que les interdits aient été levés sans dépistage systématique, montre à tel point d'improvisation nous sommes exposés.

L'impératif économique l'emporte face aux risques de déferlante virale qui seront suivis par bien d'autres dans les années qui viennent et que la médecine de saura pas stopper. 

La nature est plus forte  que notre science et notre volonté de vaincre la mort est à notre image puéril. 

Notre système de santé publique va être revalorisé, c'est ce qui va changer... Heureusement !

Quant-au reste, je ne suis aucunement qualifié scientifiquement et au niveau de la communication pour prendre objectivement position mais comme citoyen ordinaire je ressens. 

Je trouve qu'il y a beaucoup de bêtises qui ont été affirmées depuis le début de cette crise et j'espère ne pas en avoir trop diffusées...
Mais, à part la réforme du système hospitalier,  je suis sceptique sur le reste car la crise économique et une part de bêtise irresponsable vont plomber lourdement toute politique de changement. 

Si seulement l'esprit de réforme pouvait être celui du bon sens, pas besoin de plans de financements mais simplement du courage, de l'intelligence et du sens du partage. Mais c'est une utopie...

Si sur le plan psychologique, cette semi-liberté retrouvée correspond au besoin de retrouvailles sociales, mais il ne faut pas oublier que le "terreau fertile" de l'épidémie, c'est précisément cette vie sociale à laquelle nous aspirons. 

Le dépistage, la distance physique, les masques, la limitation des déplacements, la désinfection des objets usuels partagés seront-ils suffisants pour stopper la folie galopante de cette vacherie virale ? 
  • Je doute du civisme vigilant et responsable d'une foule pressée de rentrée chez elle après une journée de travail.
  • Je doute du changement complet des vêtements après toute sortie.
  • Je doute de leur lavage à 60° pendant une heure après une immersion dans la foule ou un transport en commun.
  • Je doute de l'abstinence conjugale et des embrassades familiales.
  • Je doute du besoin irrésistible d'une promenade en famille le dimanche. 
  • Je doute du sens de la discipline des élèves d'une école pour éviter les contacts. 
  • Je doute de la méfiance envers nos proches nous rendant visite.
  • Je doute que la peur demeure en nous...
Nous ne sommes pas prêts !
  • Crise sanitaire : OUI
  • Crise économique : OUI
  • Crise de la sociabilité : OUI
Montaigne l'avait bien dit : "Il n'est rien à quoi il semble que nature nous ait plus acheminé qu'à la société." 

En langage courant notre philosophe souligne tout simplement que l'homme est fait pour vivre en société avec ses rites d'échanges, de contacts, de retrouvailles, sur sa terre et avec son histoire. 

Cette incarnation dans son milieu vital est source de vie pour un peuple.
Nous ne serons donc jamais prêts...

Le Canal Saint-Martin à Paris en est le signe, hélas !                   (11 mai 2020)

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