jeudi 7 mai 2020

UN DÉFI : L'APRES COVID-19

L'arrêt de l'économie mondiale fait craindre une crise majeure. 

Que 4 milliards d'hommes sur les 7,7 que notre planète compte se soient soudainement arrêtés de travailler pour rester confinés est un choc sans précédent par son caractère universel dont nous avons du mal à envisager toutes les conséquences.

Je pense que le monopole de l'Occident est mort, que le leadership des Etats-Unis fait partie du passé et que la mondialisation est dérégulée pour longtemps. 

Cette crise du Covid-19 révèle l'accumulation de tous les dysfonctionnements, de toutes les ambiguïtés de notre temps et nous met face au défi de nous relever ou de disparaître de l'histoire du monde ni plus, ni moins.

Je veux avant l'annonce des mesures de déconfinement faire la synthèse de ce que je ressens pour être plus lucide, plus perceptible, moins sceptique à la parole gouvernementale car il faut au moins assumer ne pas posséder la vérité et de se tromper..

Le refrain au goût du jour : "Plus rien ne sera comme avant après le coronavirus" est certes le marqueur de la prise de conscience qu'il faudra changer nos habitudes sociales, prendre en compte le peuple autrement, réinventer une économie : c'est un chantier immense qui s'ouvre et c'est peut-être une chance ultime pour transformer la France. 

Mais il faut que chaque français se retrousse les manches, évalue la situation et réfléchisse à une stratégie pour réussir. Le temps des courageux et des ingénieux est arrivé. C'est la seule certitude que j'ai. Je doute que les français soient capable d'une rigueur civique si la peur de mourir disparaît : ça risque d'être terrible avec une déferlante mortelle incontrôlable.

Curieusement le confinement éclaire la notion de frontière d'une façon inattendue pour l'européen convaincu que j'étais. 

La valeur de l'espace national, délimité par des frontières contrôlées, est ce que chacun de nous a vécu enfermé chez soi pour se protéger d'un dehors menaçant et  trouver un dedans protecteur. 

L'opinion publique informée en directe que le Portugal avait fermé sa frontière avec l'Espagne dès le 12 mars avec la réussite spectaculaire d'enregistrer 6 fois moins de décès que leurs voisins et 4 fois moins que les français, oui ; notre opinion publique n'a pas compris l'entêtement du gouvernement de laisser nos frontières ouvertes. 

L'Europe est devenu un fantasme et je ne sais plus si j'y crois encore.

Bien sûr le Portugal avait au paravent tiré les leçons de la terrible crise de la dette de la zone euro qu'il avait subie il y a une dizaine d'années. Ses gouvernements successifs, très pragmatiques de gauche ou de droite ont assaini son économie en rétablissant douloureusement un équilibre budgétaire et les citoyens ont appris à prendre de bonnes habitudes sociales. Le Portugal pourrait bien devenir un exemple à suivre... pour l'Europe si celle-ci survit à cette crise.

A court et moyen terme, la France va devoir affronter des défis redoutables. Renforcer ses atouts majeurs, refonder la souveraineté et la sécurité nationales. 

La seule solution politique : investir pour construire un modèle de développement axé autour de la transition écologique et de la révolution numérique.

Mais il y a aussi le peuple qui peut changer la donne.
L'engagement admirable des soignants qui ont bousculé leur hiérarchie administrative pour, à force ingéniosité, faire face à l'afflux des malades montre que ce n'est pas une planification centralisée et rigide qui peut assurer la continuité de la vie nationale.

La relocalisation de l'activité socio-économique est stratégiquement impérative mais encore faut-il qu'elle soit libérée du carcan réglementaire qui étouffe en France l'esprit de novation.

Seule façon de vaincre le chômage de masse et la grande pauvreté, notre pays doit redéfinir un pacte politique, économique et social. 
Hé Oui, c'est à nous de réinventer un modèle français performant assurant un équilibre entre une volonté de développement et une solidarité réelle.

Ce virus fait aussi ressortir le courage et la grandeur des infirmières, aides-soignantes, médecins, caissières, routiers, magasiniers, paysans, maraîchers, policiers, gendarmes, pompiers, éboueurs et de tous les bénévoles associatifs sans qui l'Etat n'aurait pas pu faire face.  

C'est un trésor qui se révéla face aux élites à la pseudo supériorité  intellectuelle ou et financière dont on a ressenti la grande pauvreté morale. Ils ont perdu ce qui fait un peuple. Ils sont vides malgré leur politesse. Les bonnes manières sont vides de tout sens de la décence morale. 

La France n'a pas tenu le coup grâce à leur confinement dans leur maison de campagne mais grâce à ces modestes citoyens qui ont fait leur devoir malgré leurs petits salaires.

Si une distance inconnue nous sépare de l'après-virus, nous avons découvert le meilleur de notre nation et nous pouvons, d'ores et déjà, transformer en promesse ce qui nous attend. 

J'attends maintenant sereinement les annonces gouvernementales. (7 mai 14 h)


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