vendredi 7 mai 2021

LA LEGITIME DEFENSE DE LA POLICE EN QUESTION ?

 De plus en plus de gendarmes, et de policiers sont blessés ou meurent assassinés dans leurs missions et l'opinion publique lie l'immigration musulmane à cette situation d'insécurité. 



Expulser les étrangers qui rejettent nos principes républicains, fermer nos frontières nationales aux migrants musulmans, stopper les regroupements familiaux, refuser la naturalisation de ressortissants venant de pays de culture musulmane, ne plus accorder de carte de séjours, tout cela remonte de notre société  profonde mais entre aussi dans le processus du bouc émissaire... L'extrême droite réduit le problème de l'insécurité à l'immigration essentiellement d'origine musulmane. Se trompe-t-elle ? 

Il faut rappeler qu'environ 45% des terroristes sont de nationalité française (principalement d'origine musulmane) et que plusieurs d'entre eux semblaient "intégrés" socialement avant leur passage à l'acte. 

La liberté de conscience et religieuse fait partie de notre constitution et il est donc impossible juridiquement d'expulser de France des citoyens suspectés de sympathie envers le radicalisme islamique. 



Le problème est plus complexe avec les hordes de délinquants violents, avec la main mise des trafiquants de drogues ou de marchés parallèles, avec les bandes des banlieues qui n'hésitent pas à utiliser des armes de guerre entre elles et contre tout représentant de l'autorité et même des secours.

Les Blake blocks sont aussi un problème révélateur car ils tuent le droit démocratique à manifester en cassant tout sur leur passage, en provoquant violement les forces de l'ordre, en semant la terreur parmi les habitants et les commerçants. Leur idéologie est une mécanique de destruction des institutions démocratiques.

 L'Etat de droit encadre l'action des forces de l'ordre et c'est peut-être ce qu'il faut réformer ?



Le droit à la légitime défense doit s'appliquer aux gendarmes, aux policiers, et aux professionnels impliqués dans les services publics d'une façon beaucoup plus claire, plus forte et plus étendue avec des protocoles adaptés à chaque profession et surtout des formations correspondantes. 

Inverser le rapport de force par des mesures proportionnées aux dangers et aux nuisances de ces hors la loi violents est urgent. 



Le climat d'insécurité actuel est intolérable et je pense qu'à part certains médias de gauche, un large consensus en faveur du droit à la légitime défense des forces de l'ordre traverse toute la société. La peine de mort est même plébiscitée par de plus en plus de français.

Bien sûr, il faut un cadre juridique pour contrôler ce droit à la légitime défense. La force n'est pas le seul moyen de lutte pour rétablir un sentiment de sécurité. 

Mais comment neutraliser toute cette violence sans la réprimer sévèrement ?



MON EXPERIENCE PROFESSIONNELLE:

Ancien éducateur technique spécialisé pendant trois ans dans un institut de semi-liberté, je n'ai reçu aucune formation pour répondre à la violence de mineurs placés par la justice : il fallait me débrouiller, improviser et me protéger. Je n'étais pas taillé physiquement pour imposer une autorité naturelle. Je l'ai construite en aidant ces jeunes dans leur projet socio professionnel, domaine où je fus le plus performant.

J'ai mal vécu cette période professionnelle car mon autorité n'était liée qu'à mes attitudes et mes compétences et non à ma fonction d'auxiliaire de la justice. 

Contrairement à quelques collègues, je ne me suis jamais senti proche de jeunes passant à l'acte. j'ai failli être tué par un adolescent hyper violent, j'ai du prendre en charge une jeune ayant rendu une collègue invalide à vie par une grave agression physique, j'ai suivi un adolescent ayant donné un coup de couteau à un collègue sans parler de plusieurs voleurs à main armée : j'ai eu peur, j'ose le dire, et je n'ai pas supporté l'espèce de pseudo compréhension de certains intervenants sociaux. 

La plupart de ces délinquants étaient passés devant le juge des enfants plusieurs fois et étaient certains de leur impunité. Je ne pense pas que ce genre de situation ait disparue depuis 40 ans ! 

Ce n'est pas qu'une question de moyens mais il s'agit surtout d'un laxisme politique généralisé. 

J'entends encore certains collègues me dire que ces jeunes étaient des victimes avant tout. C'est vrai, mais il faut protéger le citoyen innocent et sanctionner le délinquant qui lui pourrit la vie. Tout acte commis contre un innocent doit être sanctionné immédiatement d'une façon symbolique et exemplaire car vivre en société, c'est respecter l'autre.

Je suis convaincu que nos méthode rééducatives sont du pipi de chat face à certains délinquants qui ne connaissent que le rapport de force en utilisant leur toute puissance. 

Certaines méthodes canadiennes et américaines paramilitaires semblent beaucoup plus efficaces car elles cassent le sentiment de toute puissance par une discipline ritualisée. Le rapport à la loi s'impose peu à peu et une réinsertion sociale devient alors possible. Je suis certain que l'armée pourrait jouer ce rôle pour certains irréductibles.

Si je dénonce certaines dérives, j'ai aussi travaillé avec des collègues remarquables, totalement investis dans leur rôle éducatif auprès de jeunes délinquants qu'ils sortaient de la spirale de l'échec, de la violence et de la loi des bandes. 

Mais un gendarme, un policier sont garants de notre sécurité et de la paix civile. Ils doivent être respectés et reconnus dans leur fonction sociale du maintien de l'ordre. La sanction juridique contre leur intégralité doit être dissuasive. 

Ces questions seront au cœur des débats de la campagne électorale pour la présidentielle.




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