dimanche 9 mai 2021

UN QUARTERON DE GENERAUX

 Dans le Vent de l'Histoire je fus en 1961 fortement marqué  par le putsch d'Alger : 4 généraux  voulaient sauver l'Algérie  française de la trahison du général de Gaulle  qui prônait son indépendance.  lls appelaient l'armée à renverser le général de Gaulle et à prendre le pouvoir.


De Gaulle, qu'on l'admire ou que le haïsse, avait une vision étonnante des enjeux et il avait dit à Alain Peyrefitte qu'il ne voulait pas d'une islamisation de la France pour que son village "ne s'appelle pas "Colombey les deux mosquées": cette projection s'est malheureusement concrétisée dans nos banlieues avec une inconscience coupable des gouvernements successifs depuis l970. L'immigration musulmane n'a pas été contrôlée, limitée et est devenue problématique faute d'une réelle intégration de nombreux musulmans à notre culture plurielle.

Adolescent, j'étais sous influence familiale et contre l'abandon des colonies et même sympathisant de l'OAS, prêt à aller me battre et je souhaitais alors être envoyé en Algérie comme tous les conscrits. 

C'est Pierre Goldman, un camarade, juif et communiste, de lycée qui m'ouvrit pour la première fois les yeux sur la Shoah et la collaboration du régime de Vichy avec les nazis. J'en fus sérieusement ébranlé et je n'ai plus adhéré aux convictions de mon père.

Le regard du général de Gaulle sur la colonisation agit sur moi comme le souffle de l'Histoire me pénétrant avec ses réalités que mon milieu familial rejetait.



L'exode douloureux des pieds noirs abandonnant tout pour revenir dans la métropole me chavira.



Alors en écoutant à la télévision l'intervention du général contre le quarteron des généraux putschistes, j'ai viré ma cuti accédant enfin à l'indépendance de conscience. J'ai pu relativiser ma compréhension des événements et j'ai compris qu'elle était soumise au temps et que l'on pouvait changer d'avis et même continuer à se tromper. 

Ce fut l'apprentissage d'une certaine tolérance : celui qui ne pense pas et qui ne vote pas comme moi peut être quelqu'un de très bien. C'était en totale contradiction avec mon éducation bourgeoise, catholique, bien pensante et de droite ultra conservatrice ... 

Aujourd'hui ces généraux à la retraite dénoncent le laxisme de la classe politique contre "les partisans haineux et fanatiques prônant la guerre raciale". Ils appellent leurs collègues d'active à intervenir "dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national". 

C'est dans ce sens que leur rébellion est factieuse car ils oublient que notre pays a des institutions démocratiques et que les soldats sont soumis à l'autorité de chef de l'Etat, élu  légitimement par les français. 

Je les comprends car ils disent une partie de ce que le pense, mais je ne peux pas les approuver.



 

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