jeudi 21 février 2019

PROPORTIONNELLE EN QUESTION ?

Spontanément, dans la réponse à la lettre du Président de la République, j'ai d'abord exprimé dans mon brouillon un avis favorable à l'adoption de 25% de proportionnelle pour les élections législatives pour permettre à toutes les sensibilités politiques d'être représentées à l'Assemblée Nationale. C'est un principe démocratique qui paraît évident et positif pour l'expression des tendances idéologiques.

Et puis le temps de la réflexion confrontée à la réalité s'impose et les yeux s'ouvrent sur d'autres pays européens. 
La Belgique, l'Italie dont les parlements sont élus à la proportionnelle sont-elles gouvernables ? Le pouvoir y est-il stable ? La politique y est-elle positive ?

Le doute s'installe donc dans mon esprit et je me documente car bientôt j'enverrai mes propositions pour contribuer au Grand débat et je souhaite  dire le moins possible de bêtises.

Je me souviens du temps de la IV° République où les gouvernements sautaient comme des crêpes avant la Constitution de 1958. 

Comment maintenir le lien direct avec l'électeur tout en permettant l'émergence d'une majorité stable ?

 Tel est l'enjeu d'une réforme du mode de scrutin qui devrait une fois pour toute être inscrite dans la Constitution, car il y en a vraiment marre que chaque élection soulève le jeu malsain de la manie de la remise en cause de la représentation républicaine.

Je ne pense pas que le général de Gaulle ait conçue la V° République avec en tête une idée de la représentation démocratique via les partis politiques...

 La confrontation entre les gilets jaunes et le Président de la République montre à quel point l'esprit parlementaire a été étouffé en France et pourquoi la représentativité est piégée par un régime présidentiel dont a hérité Emmanuel Macron.

Si la V° République a permis une relative stabilité malgré les alternances de majorités, on sent bien que la démocratie représentative à laquelle j'aspire et crois n'a vraiment jamais été effective sous la V° République. 
Nous sommes dans une démocratie exécutive dont la tête pensante est le chef de l'Etat.

Je ne pense pas que la crise des gilets jaunes débouchera sur une dissolution de l'Assemblée Nationale car elle impliquerait une crise de régime avec une nouvelle Assemblée morcelée et profondément divisée qui nous conduirait au chaos à l'italienne ou à l'impasse belge. 

Alors la proportionnelle pourrait-elle servir notre pays?
A mon avis, il faut éviter de devoir recourir aux "factions" pour bien gouverner. C'est l'héritage du général de Gaulle qui nous offre cette chance. 

Nous ne pouvons donc pas renoncer à un exécutif puissant mais nous devons, grâce à la crise des gilets jaunes et à l'affaiblissement historique des partis politiques, favoriser la renaissance de la liberté de conscience chez nos députés pour qu'ils instaurent des alliances parlementaires en diagonales par rapport au pouvoir exécutif.

En conclusion, je répondrai OUI à une certaine dose de proportionnelle pour redonner de l'éclat à la légitimité parlementaire mais avec la garantie qu'une majorité se dégage et qu'un gouvernement puisse agir pragmatiquement en réformant et gérant au mieux la France.




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