dimanche 17 février 2019

TÉMOIN EN DIRECT



En direct sur une chaîne de télévision d'informations continues, "une horde de barbares" exprimant une haine totale à l'état brut ont agressé le philosophe-essayiste Alain Finkielkraut "Sale sioniste de merde ! Bâtard ! Grosse merde ! Nique ta mère ! Tu vas aller en enfer ! La France, elle est à nous  ! Le peuple va te punir ! Palestine ! Finkie! Jette-toi dans le canal !" 

Entre-nous ce sont des injures qui correspondent à un certain fondamentalisme et si le philosophe est un fils d'immigrés juifs polonais, les deux principaux auteurs (filmés) des injures ne ressemblent pas non plus à des insulaires venus de la France profonde ! S'ils sont incontestablement français et donc libres de penser, ils ne sont pas plus propriétaires de la France que nous tous...Nous sommes tous le peuple de France !

Si la police n'avait pas été présente, cette agression aurait pu tourner au drame car elle était accompagnée de gestes ultra-violents qui montaient en puissance avec le risque d'un lynchage incontrôlé. 

Filmé, les agresseurs, doivent être identifiés facilement, arrêtés, jugés et puni sévèrement.

Je ne partage pas toutes les idées d'Alain Finkielkraut, notamment sur Israël, et je trouve parfois bien difficile à comprendre intellectuellement cet académicien. Mais j'ai admiré son calme et son attitude face à ces dangereux paumés idéologiques. 

Ironie du sort, ce philosophe avait été un des premiers intellectuels à comprendre et soutenir les "Gilets jaunes" en décembre 2018 !

S'il a décidé de ne pas porter plainte en personne, j'espère que des associations de citoyens le feront car il est impossible de laisser dans l'impunité de tels barbares qui se dévoilent publiquement de plus en plus au fil des samedis de manifestations des gilets jaunes.

Je dénonce tout acte de violence qu'il soit dirigé contre toute personne quelque soit sa religion, son origine, ses engagements. La liberté et la diversité est un des piliers de notre démocratie !

Je suis vraiment très inquiet face aux haines raciales, sociales, politiques, communautaires qui profitent de la chienlit actuelle pour se déchaîner dans les manifestations. Ces gens là n'existent que par leur violence !

D'autre part, les "Gilets jaunes" en refusant toute colonne vertébrale, toute représentativité par le processus électoral et voulant imposer un genre de démocratie populaire directe se dirigent vers le totalitarisme à grands pas.

Je ne fais donc pas d’amalgame entre les revendications exprimées par une majorité de "Gilets jaunes" aujourd'hui complètement dépassés par  des groupuscules totalitaires, anarchiques ou révolutionnaires qui n'aspirent qu'à passer à l'acte. 
Et oui, il y a en France des nostalgiques d'Hitler, de Staline ou de mouvances extrémistes fanatiques  qui veulent imposer un pouvoir par la force.

Mais l'intolérable bête  immonde dévoile de plus en plus les différentes facettes de son visage et aucun dialogue n'est possible avec cette haine profonde : on la combat sans concession au nom de la Liberté, de la laïcité et de la République.



NOTE ajoutée dimanche : Ingrid Levavasseur, ex-tête de liste du "Ralliement  d'initiative citoyenne" pour les élections européennes", a été violemment prise à partie par des gilets jaunes lors de la manifestation de ce dimanche et a été exfiltrée pour la protéger. Pour rappel, cette figure "Gilet jaune" renonça à sa candidature suite à des menaces de mort ! 

Il y a donc une très nette et inquiétante dérive anti-démocratique dans cette horizontalité du mouvement qui ne souhaite plus la satisfaction de revendications mais qui se radicalise dans une perspective d'affrontement frontal contre le pouvoir républicain. 

La situation se clarifie en quelque sorte et cela prend une forme insurrectionnelle. Ce n'est pas le "Grand débat" qui apportera une réponse car on n'est plus dans une logique rationnelle mais dans celle du pire.

Une voiture de policiers caillassées à Lyon, un conducteur de voiture paniqué renverse et blesse des manifestants à Rouen,  des gilets jaunes et des policiers sont sérieusement blessés, des commerçants et des entreprises sont ruinées...depuis trois mois et nous sommes les témoins de toutes les dérives des violences et des peurs qu'elles génèrent. Mais sommes-nous impuissants pour dire non ?



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